Droit de grève menacé : les enseignants de Lanaudière interpellent la CAQ sur un projet de loi jugé abusif

Courtoisie Centrale des syndicats du Québec

Ce matin, les députés des circonscriptions lanaudoises ont reçu, de la part des syndicats affiliés à la CSQ, un cadeau contenant une lecture de chevet alors que la semaine de présence dans leur circonscription tire à sa fin et que la pause de Pâques soit propice à leur réflexion afin que ce projet de loi soit retiré. 

Les travailleuses et les travailleurs affiliés à la CSQ dénoncent fortement le dépôt de ce projet de loi abusif et inconstitutionnel. « Ce projet de loi vise, notamment, à limiter le droit de grève du personnel enseignant et se veut une réplique, pour ne pas dire une réprimande, de l’employeur-législateur à la suite de la dernière ronde de négociations, à celles et ceux qui tiennent l’école à bout de bras ! » affirme Mathieu Lessard, président du Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ). 

Le ministre du Travail, M. Jean Boulet, avec ce projet de loi introduit une nouvelle notion : celle du bien-être de la population afin d’éviter que ne soit affectée la sécurité économique, sociale et environnementale de la population. Ce concept de « bien-être » est flou et arbitraire et s’éloigne des critères reconnus et établis par les tribunaux concernant les services essentiels (danger réel pour la vie, la santé ou la sécurité de la population). « Le gouvernement, avec cette notion, induit une valeur ajoutée aux inconvénients possibles qu’un conflit de travail pourrait engendrer afin d’exiger un maintien des services offerts par les travailleuses et travailleurs. En d’autres termes, il annule le moyen de pression permettant d’établir un rapport de force avec le gouvernement », s’indigne le président du SEL-CSQ. 

De plus, le ministre s’octroie un « super pouvoir » qui lui permet de déférer un différend entre les parties à un arbitre s’il estime qu’une grève ou qu’un lock-out causerait ou menacerait de causer un préjudice grave ou irréparable à la population. Toutefois, le projet de loi n’octroie pas cette possibilité, de donner le pouvoir à un arbitre de dicter les conditions de travail et de rémunération des employées et employés des services publics : cela lui couterait trop cher. 

Alors que le nombre de conflits de travail ne permet aucunement au gouvernement d’établir que la province est aux prises avec un contexte social tendu en ce qui concerne les relations de travail, le gouvernement de la CAQ semble vouloir se donner un souffle nouveau alors que les sondages ne lui sont pas favorables. Personne ne se bat dans les autobus à ce propos. Dans le contexte actuel, il nous faut plutôt nous unir que de nous diviser (employeurs et syndicats) et si le gouvernement estime qu’il y a réellement des menaces à la population, dans le régime actuel, qu’il les soumette aux instances appropriées. Soyons clairs, nous ne pouvons pas tolérer que l’employeur-législateur joue avec les règles lorsqu’elles ne lui permettent pas de « gagner ». Historiquement, les grèves ont fait avancer le Québec. Nous pouvons donc affirmer que le droit de grève, c’est bon pour tout le monde ! 

À propos 

Le Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ) représente environ 2 600 enseignantes et enseignants de tous les secteurs à l’emploi du Centre de services scolaire des Samares. Il est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).