Le vice-président pour le Québec de La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), François Vincent, était le conférencier invité du dîner mensuel de la Chambre de Commerce du grand Joliette, le 2 octobre, au Château Joliette.
À l’occasion de sa tournée des régions. M. Vincent a prononcé une allocution sur les défis et les opportunités des PME du Québec et de Lanaudière Il a aussi pris le pouls des entrepreneurs.
Le conférencier a tout d’abord rappelé que la FCEI est la porte-parole de 97 000 membres partout au Canada, dont 21 000 au Québec.
Avec statistiques à l’appui, le vp du Québec de la FCEI y est allé de quelques faits saillants de l’économie de la Lanaudière.
Ainsi, 96 % des établissements de Lanaudière ont moins de 50 employés. Il y 274 296 entrepreneurs avec au moins un employé.
Le PIB de la région est de 15,5 G$ alors que le taux de chômage se situe à 5,6 %. Au premier trimestre de 2023, il y avait 8 490 postes à pourvoir dans Lanaudière.
Actuellement, 70 % des PME sont en situation de pénurie de main-d’œuvre, comparativement à 60 % pour la moyenne québécoise. 53 % des PME n’ont pas tous les employés qu’il leur faut pour les activités actuelles alors que 17 % des PME n’arrivent pas à trouver le personnel nécessaire pour prendre de l’expansion ou pour répondre à une demande accrue.
Enfin, le déficit annuel prévisible pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre devant provenir de l’immigration est de 2 186
« Lanaudière est une région dynamique et riche grâce aux PME de ses principaux secteurs économiques que sont les soins de santé et l’assistance sociale, la construction, le commerce de détail, les services d’enseignements et l’administration publique. En rencontrant les acteurs locaux, nous avons constaté des défis communs, dont les pénuries de main-d’œuvre. La pression est telle que près de la moitié des PME québécoises évaluent un risque à court ou à moyen terme quant à leur survie si le problème persiste ou s’aggrave », commente François Vincent.
Les entrepreneurs veulent contribuer et le gouvernement du Québec peut les aider
D’ailleurs, la FCEI a constaté que les entrepreneurs présents au dîner conférence désirent ardemment contribuer à un avenir prospère pour les PME et l’économie de la région. Cependant, elle est inquiète au regard de la situation économique et des nombreux défis auxquels font face les PME. Le gouvernement du Québec peut aider en ciblant l’allègement fiscal et réglementaire, en accompagnement mieux les petites entreprises, en augmentant et en régionalisant l’immigration ainsi qu’en aidant les PME à entreprendre le virage de l’automatisation. Le gouvernement fédéral peut aussi de son côté reporter la date limite de remboursement des prêts du CUEC en maintenant la portion subvention.
Il y a 56 % des entreprises en Lanaudière qui ont moins de cinq employés. Pour celles-ci, la pression est plus grande pour tout : le manque d’employés, l’augmentation des coûts et le poids de la paperasserie. Malheureusement, le Québec est la seule province qui ne donne pas accès au taux réduit d’impôt pour les plus petites entreprises des secteurs de la construction et des services, très importants pour la région administrative. Les taxes sur la masse salariale mettent beaucoup de pression, et nous sommes l’endroit au Canada où le poids est le plus lourd.
« Il faut réduire la fiscalité des petites entreprises pour les aider à investir en productivité, à augmenter les salaires, à contribuer à leur économie locale. C’est tellement stratégique de mettre les PME au centre de la politique économique, car chaque dollar dépensé dans les commerces locaux permet de garder 0,66 $ dans l’économie locale, comparativement à 0,11 $ pour les multinationales », a conclu François Vincent.