La députée Christine Labrie dans Lanaudière en appui à l’équité salariale

Courtoisie Conseil central de Lanaudière-CSN

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière-CSN est heureux d’accueillir la députée solidaire Christine Labrie afin de décrier conjointement la mauvaise foi et l’inaction du gouvernement dans le dossier de l’équité salariale, de dénoncer leur impact sur la pénurie dans notre réseau public et de prendre position pour réclamer un renforcement de la Loi sur l’équité salariale.

Après douze ans d’une attente injustifiable, 30 000 travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux sont toujours victimes d’une injustice salariale due à la composition majoritairement féminine de ce secteur. Le gouvernement refuse toujours de régler leur plainte de maintien de l’équité salariale, datant de 2010. La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, refuse d’intervenir, prétextant qu’elle n’y peut rien. Or, c’est justement son intervention, après maintes mobilisations syndicales, qui a permis de régler d’autres plaintes en pleine pandémie. La CAQ ne manque donc pas de pouvoir, mais de volonté d’agir.

En effet, sous prétexte que leurs titres d’emploi ne font pas la une, nos agentes administratives, nos acheteuses, nos adjointes à la direction, nos adjointes à l’enseignement universitaire, nos secrétaires juridiques et nos secrétaires médicales sont rejetées dans l’ombre par le gouvernement. Encore une fois! Faisant les frais d’un gouvernement plus à l’aise devant les caméras que devant ses responsabilités, ces abeilles bourdonnent jour, soir et nuit dans la grande ruche qu’est notre réseau public. Qu’elles administrent, planifient, organisent, transcrivent, rédigent, embauchent, comptabilisent, budgétisent, fixent les rendez-vous et les chirurgies, construisent des horaires, soutiennent la formation ou permettent à tous et toutes de recevoir sa juste paie, elles sont tout aussi essentielles pour la santé de la population. Sans elles, le réseau cesserait de fonctionner!

Le problème ne s’arrête pas là. En mauvais élève qui procrastine, le gouvernement perd du temps et accumule donc les retards : il n’a toujours pas effectué son exercice d’évaluation de l’équité pour 2020, un exercice pourtant prévu par la loi, chaque 5 ans. À Québec, on semble plus prompt à tisser mille et une excuses qu’à s’activer : on invente des histoires et, à cet effet, la pandémie a le dos large! Mais cette fois, même le sultan s’impatiente : la CNESST, exaspérée par la mauvaise foi de la CAQ, a refusé un énième report de l’échéance. Quand, même la CNESST trouve que ça traîne…!

« En contexte de pénurie et de forte concurrence entre employeurs, la colère légitime et grandissante du personnel s’ajoute aux conditions de travail déjà difficiles et crée un cocktail explosif qui brise les efforts de rétention et d’attraction des organisations et menace dangereusement la qualité des services à la population. L’inaction gouvernementale n’est pas sans conséquence quand on prend soin d’êtres humains », déclare Patricia Rivest, présidente du conseil central de Lanaudière-CSN.

Pour reprendre le nouveau mot d’ordre du ministre Dubé, s’il souhaite vraiment rendre notre réseau public plus « efficace », que le gouvernement commence par donner un juste salaire à celles et ceux qui, par leur travail quotidien, le font fonctionner à plein régime! Qu’il réfléchisse aussi au fait qu’avec douze ans d’attente pour régler une injustice, le gouvernement Legault est justement loin de pouvoir donner des leçons en termes d’efficacité!

Cela étant dit, le mal est plus profond et ne date pas d’hier : il découle directement de la négligence des gouvernements successifs, qui ont sacrifié l’équité salariale au profit de leur agenda électoraliste. Hélas, la CAQ n’agit pas autrement, repoussant ses responsabilités face à la justice salariale. Force est de constater que, 26 ans après son adoption, la Loi sur l’équité salariale comporte des failles, à la fois dans les exceptions qu’elle autorise que dans les leviers qu’elle laisse au législateur pour ralentir les processus qui le concernent. Or, aucun employeur ne devrait être au-dessus de la loi, encore moins l’État lui-même!

Le STT du CISSS de Lanaudière-CSN prend donc aujourd’hui position pour un renforcement de ladite loi, afin qu’elle puisse vraiment remplir sa mission. Alors que l’écart horaire moyen entre les salaires des femmes et des hommes est toujours d’environ 10 %, il apparaît urgent de combler cette lacune. À ce titre, nous rejoignons donc Québec solidaire dans cette revendication, la formation ayant déjà inscrit un tel renforcement à son programme politique.

En conclusion, le STT du CISSS de Lanaudière-CSN et nos camarades du Conseil central de Lanaudière- CSN exigeons aujourd’hui du gouvernement qu’il règle dans les plus brefs délais la plainte de maintien de l’équité salariale des titres d’emploi concernés du secteur bureau et de l’administration. Nous réclamons aussi qu’il mette de côté sa mauvaise foi et effectue sans plus de dévoiement son devoir légal d’employeur en effectuant l’exercice d’évaluation prévu pour 2020. Enfin, nous revendiquons un renforcement de la loi afin d’en combler les failles qui ont mené à la situation critique actuelle.

Que notre message au gouvernement soit clair : l’équité salariale est non négociable! C’est une loi, c’est un droit, qu’on soit ministre dans sa tour d’ivoire ou agente administrative à l’accueil d’un CLSC. La mobilisation des travailleuses et des travailleurs est très loin de s’essouffler, et c’est parce qu’elle est légitime et juste qu’elle se poursuivra, aussi longtemps et bruyamment qu’il le faudra, jusqu’à ce que les 30 000 personnes concernées reçoivent leur #JusteSalaire! Notre syndicat sera d’ailleurs présent à la manifestation du 9 septembre prochain à Montréal et, puisque l’audace rend visible, nous y dévoilerons notre objet de visibilité signature lanaudoise, une brassière bleue géante sous la thématique Les femmes de Lanaudière troquent leurs brassières pour un juste salaire, un leitmotiv récurrent depuis le début de notre mobilisation.

Pour souligner notre soutien commun dans cette lutte, le STT du CISSS de Lanaudière-CSN est fier de remettre à la députée Christine Labrie l’un de nos chandails roses de visibilité, par lequel près de 2 000 de nos membres ont déjà rejoint le mouvement de nos mercredis roses pour l’équité salariale.

Alors, Mme LeBel, tandis que malgré l’injustice, les 30 000 travailleuses et travailleurs de bureau et de l’administration continuent de faire leur travail, nous vous prions de bien vouloir commencer à faire le vôtre. Parce que douze ans d’attente, ça suffit!

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Lanaudière-CSN représente plus de 7 000 membres de la catégorie 2 et 3, et ce, sur l’ensemble de la région lanaudoise. Elle est affiliée à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui compte plus de 145 000 membres dans

les secteurs public et privé, dont plus de 120 000 dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel.

Le Conseil central de Lanaudière-CSN regroupe 82 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

 

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