Le 16 juin dernier, les travailleuses et travailleurs de l’usine Amaro de Saint-Cuthbert étaient réunis en assemblée générale afin d’adopter une banque de 3 journées de grève à déclencher au moment jugé opportun.
Depuis l’échéance de la convention collective le 31 décembre dernier, 6 séances de négociation ont eu lieu. Les parties en sont toujours à l’étape de la négociation des enjeux qui n’ont aucune incidence monétaire. Récemment, la compagnie a également procédé à un changement de porte-parole, ce qui a eu pour effet de retarder davantage les négociations entre les parties. « Non seulement la négociation piétine, mais en plus, l’employeur remet en question certaines ententes passées et refuse d’ajouter d’autres dates afin de permettre d’accélérer le processus », souligne Jean-Philippe Normand, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amaro — CSN.
« C’est devant l’absence d’engagement et de sérieux de l’employeur dans le processus de négociation en cours que l’assemblée générale du 16 juin dernier a adopté le mandat de grève à l’unanimité. « Nos membres ont rapidement compris que l’employeur cherche à repousser les négociations après la période estivale », précise monsieur Normand. Il va de soi que la période la plus propice de vendre de l’eau embouteillée en grande quantité demeure la saison estivale.
C’est en réaction à l’obtention de ce mandat par l’assemblée générale du syndicat que l’employeur a maladroitement déclenché un lock-out sauvage dans la nuit de lundi à mardi.
Amaro est une entreprise qui œuvre dans un secteur économique hautement compétitif. Le crédo de l’eau embouteillée est largement dominé par de grosses multinationales comme Coke et Pepsi, par exemple. Néanmoins, l’entreprise de Saint-Cuthbert a su trouver son marché et se démarquer de la compétition. Rappelons que ce ne fut pas sans une implication importante des travailleuses et travailleurs. En difficulté financière à la fin des années 2010, les travailleuses et travailleurs d’Amaro ont dû faire nombre de sacrifices pour assurer la survie de l’entreprise et sa prospérité des dernières années.
« Aujourd’hui, Amaro a largement retrouvé une rentabilité fleurissante. Les emplois s’en trouvent consolidés. En ce sens, les travailleuses et travailleurs qui ont, par surcroit, vécu la violence économique engendrée par les taux d’inflation astronomiques des derniers mois jugent qu’il est urgent que l’employeur fasse preuve de reconnaissance. Selon eux, il doit mettre les efforts pour conclure rapidement une convention collective à l’avantage des syndiqué-es. « Ce n’est ni plus ni moins, le moment du retour de l’ascenseur », conclut monsieur Normand.
Amaro, tout comme les autres employeurs de la région, est aux prises avec un réel problème de recrutement de main-d’œuvre. Selon la partie syndicale, le problème de recrutement provient du fait que les emplois sont peu attrayants dans un marché hautement compétitif. En ce sens, Amaro devrait se démarquer et se positionner comme un employeur de choix.
Devant le constat de sa manifeste bourde, l’employeur souhaite maintenant que la trentaine de travailleuses et travailleurs qui se sont rivé le nez sur la porte fermée ce matin retournent au travail. Pour ce faire, le syndicat exige maintenant des garanties.
Au moment d’écrire ces lignes, les parties sont toujours en discussion pour dénouer l’impasse.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amaro — CSN représente plus de 35 membres. Il est affilié à la fédération du commerce FC-CSN qui compte 30 000 membres partout au Québec et au Conseil central de Lanaudière — CSN qui regroupe 81 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.