Au mois de janvier dernier, les employé-es de soutien du Centre de services scolaires des Samares CSN ont répondu à un sondage du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Le sondage s’adressait au personnel de soutien et d’entretien et portait sur leur réalité des six derniers mois.
« Les résultats sont inquiétants. Le personnel de soutien scolaire des Samares est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie de nos membres pensent à quitter leur emploi en grand nombre ! Clairement, les « solutions » patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter le travail des employé-es », déclare Isabelle Dussault, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Lanaudière (CSN) et vice-présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN.
« Nous sommes catastrophés, mais pas étonnés par les résultats. 26 % des membres de nos deux syndicats ont répondu. Ce coup de sonde est donc un bon échantillon de ce qui se passe sur le terrain. Et ce n’est pas encourageant. Qu’attend-on pour agir concrètement ? Nos gens sont sur les rotules ! », déclare Robert Rondeau, président du Syndicat des employé-e-s d’entretien de la Commission scolaire des Samares (CSN).
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement les deux syndicats. Parmi les répondant-es :
- 62 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
- 45 % affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves ;
- 41 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves ;
- 40 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
- 39 % des salarié-es y travaillant depuis moins de 10 ans ont pensé quitter leur emploi ;
- 70 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches.
Pour Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN, ces résultats ne sont pas de bonnes nouvelles pour la région. « C’est vraiment inquiétant. Ces gens ne veulent pas quitter leur emploi, car ils ne l’aiment plus, mais bien en raison des conditions de travail de plus en plus difficiles ! Parmi les solutions à envisager, il faut privilégier l’écoute. Ce sont les gens sur le terrain qui détiennent les vraies solutions. Non pas le personnel de gestion déconnecté qui, par leur monopole de la vérité, impose des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la pénibilité du travail du personnel », remarque Mme Rivest.
Pour Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, la stratégie des plasters doit être reléguée aux oubliettes. « Les employé-es de soutien scolaire sont actuellement en période de renouvellement de leurs conventions collectives. C’est l’occasion pour le gouvernement et les gestionnaires des centres de services scolaires de prendre les moyens et les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de travail et rendre leurs emplois attractifs et sécuritaires », termine-t-elle.