La colère gronde au sein de Novago et de Sollio Groupe Coopératif

Photo courtoisie

Les grévistes du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière CSN et des syndicats du secteur agroalimentaire CSN de la Montérégie, du Centre -du-Québec et de Lanaudière se sont réunis à Trois-Rivières, région d’activités économiques importante pour ce secteur.

Après 15 mois de conflit, les grévistes de la Coopérative Novago de Lanaudière ont posé cette semaine un geste inédit à la table de négociation. « Devant le refus persistant de la partie patronale à négocier, nous avons déposé formellement à l’employeur une proposition de règlement globale et avons exigé qu’elle soit présentée au conseil d’administration de la Coopérative Novago. Nous n’avons pas le choix. Près d’un an et demi s’est écoulé depuis le début du conflit et les mandats des représentants de l’employeur à la négociation demeurent encore nébuleux. Le conseil d’administration nous semble tenu à l’écart des décisions qui lui sont imputables dans cette négociation », affirme Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière CSN. Cette offre du syndicat tient compte du contexte économique actuel ainsi que des réalités du marché du travail. Les grévistes souhaitent avoir l’heure juste en obtenant une position claire du conseil d’administration qui permettra de reprendre rapidement les négociations et de mettre fin au conflit de travail.

Les syndicats des usines d’Olymel de Berthierville, de Saint -Jean-Baptiste, de Sainte -Rosalie, de Princeville et de Drummondville ont tenu à être présents aujourd’hui. Inspirés par la ténacité et la détermination des grévistes, ils souhaitent s’inspirer de ceux-ci pour se mobiliser et dénoncer le traitement irrespectueux que réserve Sollio Groupe Coopératif aux travailleuses et aux travailleurs de ses divisions corporatives. Ceux-ci souhaitent également manifester publiquement leur appui aux grévistes et entendent le démontrer par des gestes de solidarité concrets au cours des semaines et des mois à venir. Rappelons notamment que les usines d’Olymel vivent actuellement de grandes incertitudes. Les six syndicats présents font tous partie de Sollio Groupe Coopératif.

Sollio doit rappeler à l’ordre Novago et ses autres filiales. C’est d’une tristesse inouïe de voir que ce grand fleuron québécois qu’était la Coopérative fédérée est devenu aujourd’hui un monopole agricole du champ à l’assiette qui entraîne ses travailleuses et ses travailleurs du champ à la rue. Il n’y a aucune raison économique ou idéologique évidente ni justifiable pour que Sollio cautionne les artisans du plus long conflit de travail actif au Québec », insiste Alexandre Laviolette, président de la Fédération du Commerce–CSN.

Le contexte économique et social est actuellement favorable à l’amélioration des conditions de travail. Nous nous trouvons en pleine pénurie de main-d’œuvre, avec un taux de chômage à un plancher historique de 3,8 % et un indice des prix à la consommation à un sommet depuis 30 ans. C’est dans ce contexte que les grévistes s’apprêtent à passer un deuxième hiver sur le trottoir. L’employeur, lui, a été incapable d’expliquer ses motivations et de les justifier à la table de négociation. Par surcroît, les négociateurs patronaux ont candidement avoué n’avoir aucun mandat provenant du conseil d’administration, et ce, même après 14 mois de conflit. Ceci soulève de sérieux doutes sur les motivations réelles de l’employeur Novago et sur sa volonté de trouver une sortie honorable à la crise.

Il est plus que temps que Novago et Sollio s’ajustent aux conditions actuelles du marché de l’emploi. Il est inconcevable de mettre autant de pression sur des travailleuses et des travailleurs et espérer avoir un succès économique en pleine pénurie de main-d’œuvre. La position de Novago est intenable et complètement irrationnelle dans ce contexte. Depuis le début du conflit, une vingtaine de travailleuses et de travailleurs ont quitté leur emploi. Une perte nette de plus de 20 années et plus d’expérience dans certains cas. Quel employeur peut se permettre une telle réalité de nos jours ? », soutient Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec–CSN.

Voici le nom des syndicats d’Olymel qui étaient sur place aujourd’hui en appui à leurs camarades de la Coop Novago :

  • Syndicat des employé-es de l’Abattoir de Berthierville–CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs d’abattoir de volaille de Saint-Jean-Baptiste–CSN
  • Syndicat des employé-es de l’usine de transformation de volaille de Sainte-Rosalie–CSN
  • Syndicat des employé-es du groupe Olymel (Princeville)–CSN
  • Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bacon Inter-América–CSN

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