La députée de Joliette, Véronique Hivon, est inquiète ; les plus récentes données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) concernant Joliette, Lanaudière et le Québec indiquent que si rien n’est fait quant à la pénurie de logements, une véritable crise sociale risque de se produire dans la foulée des défis du 1er juillet prochain.
« C’est pratiquement du jamais-vu ; les derniers chiffres de la SCHL font état d’un taux d’inoccupation de 0,6 % à Joliette. Or, un taux inférieur à 3 % est le signe d’un marché en crise. Que feront les familles, les personnes seules, les aînés de la région ? Que feront-ils pour composer avec l’inflation galopante, la hausse des loyers et l’augmentation du coût des maisons, qui rend l’accès à la propriété encore plus difficile ? », se demande la députée.
Pour éviter que cette crise du logement dégénère en véritable crise sociale, le Parti Québécois a réitéré ses cinq propositions en la matière ; Véronique Hivon a particulièrement insisté sur l’importance du programme AccèsLogis, mis en place par le Parti Québécois il y a 25 ans, mais par la suite dramatiquement sous-financé par les gouvernements libéraux et caquistes. « La philosophie d’AccèsLogis, c’est d’encourager les projets de logements sociaux portés par des initiatives citoyennes, des organismes communautaires ou des entreprises d’économie sociale qui, autrement, n’auraient jamais vu le jour. De plus, des mécanismes y sont prévus pour que les loyers soient adaptés à la capacité de payer des locataires, alors que le nouveau Programme d’habitation abordable Québec — le PHAQ — du gouvernement de la CAQ, ne tient pas compte de ce critère, entre autres problèmes », a-t-elle expliqué.
« Je suis vraiment inquiète de l’approche du gouvernement qui semble se désintéresser totalement du programme AccèsLogis et du logement social et communautaire. Je crois en l’importance de projets émanant de notre communauté pour répondre aux besoins de notre communauté. Le changement d’approche radical du gouvernement risque de laisser en plan bien des gens. Déjà, il laisse dans l’incertitude la plus complète des projets essentiels en cours de réalisation à Joliette. Je pense notamment à celui du Collectif Amélie-Fristel pour des personnes vivant avec un handicap, des aînés sourds et des personnes traumatisées crâniennes, au projet La Traverse, une maison de deuxième étape pour femmes victimes de violence conjugale post-séparation et Défis-logis Lanaudière qui proposera des appartements supervisés supplémentaires pour des personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. Les gens de cœur et d’engagement qui portent ces projets n’ont plus aucune idée si les unités seront toujours disponibles et selon quelles modalités et échéancier. Alors que les besoins sont criants, c’est la noirceur la plus totale! J’interpelle directement la ministre Laforest pour qu’elle s’engage à ce qu’aucune unité ne soit compromise et que la transition liée au changement de programme qu’elle a décrété ne vienne pas empêcher ou retarder la réalisation de projets attendus de longue date pour des gens qui en ont grandement et urgemment besoin », a déclaré Véronique Hivon.
Pour Véronique Hivon, il est impératif que le gouvernement du Québec prenne la situation en main, s’il veut éviter qu’elle s’aggrave davantage. « Tout le monde, tous les Québécois doivent pouvoir se loger de façon convenable, dans un endroit sécuritaire, sain, qui répond à leurs besoins et qui ne défoncera pas leur budget. Or, vu ce que la SCHL nous donne comme chiffres, il est clair qu’il faut agir de toute urgence. Le manque de logements a des effets structuraux graves sur toute la société. », a‑t‑elle conclu.
EN BREF
Pour remédier à la crise qui sévit actuellement dans le domaine de l’habitation, à Joliette, dans Lanaudière et ailleurs au Québec, le Parti Québécois propose cinq mesures à mettre en place de toute urgence :
• Refinancer le programme AccèsLogis pour garantir la construction immédiate de 10 000 logements sociaux, tout en rehaussant la cible à 5000 par année ;
• Abolir la clause F des baux, qui permet des hausses de loyer déraisonnables ;
• Mettre en place un registre des loyers public ;
• Imposer une taxe de 15 % aux investisseurs étrangers ;
• Dans toutes les villes avec une institution postsecondaire, financer des projets de logement social étudiant.