Après plus de deux ans de tentatives infructueuses pour négocier un nouveau contrat de travail et douze journées discontinues de grève, les travailleuses et travailleurs syndiqués de Novago Coopérative de Joliette et Saint-Jacques ont fait le choix de se doter d’un mandat de grève générale illimitée.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop Lanaudière CSN représente la majorité des salariés de Novago Coopérative (anciennement Profid’or) qui travaillent en quincaillerie et aux installations agricoles des municipalités de Joliette et Saint-Jacques. Plus tôt dans la journée, ceux-ci ont manifesté devant des succursales lanaudoises de Novago Coopérative (Saint-Lin-Laurentides et L’Assomption) afin de sensibiliser la population aux enjeux de leur conflit de travail.
Syndiqués depuis plus de quarante ans, les travailleuses et travailleurs de Novago Coopérative se retrouvent devant une partie patronale qui exige obstinément des reculs salariaux de 14 % à 29 % de la majorité de ses travailleuses et travailleurs. Cette demande invraisemblable dans le contexte économique actuel est accompagnée de demandes de reculs au niveau de leur régime de retraite, de leurs vacances, de leurs congés de maladie, de leurs congés fériés ainsi que de la stabilité de leurs horaires.
Ces demandes patronales ont de quoi surprendre; Novago Coopérative a doublé ses profits durant la pandémie, passant de 79,4 M$ de profits en 2019 jusqu’à 201 M$ en 2020. Le conflit n’est pas des plus faciles non plus puisque la CSN a dû déposer une plainte au Tribunal du travail visant à freiner l’utilisation de briseurs de grève (scabs) par BMR-Novago.
« Il est inadmissible qu’en 2021 une entreprise battant des records de profitabilité demande à des travailleuses et des travailleurs, dont un grand nombre sont des pères et des mères de famille, d’amputer leur salaire de 14 % à 29 % », a souligné Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop Lanaudière CSN.
Alexandre Laviolette, président de la Fédération du Commerce de la CSN, abonde dans le même sens : « Les agissements méprisants de Novago Coopérative envers ses salariés de la région de Lanaudière sont déplorables. Considérant les conflits de travail répétés chez ses organisations Olymel et Novago Coopérative , il semble que Novago Coopérative ait énormément de difficulté à entretenir des relations de travail décentes ».
Pour la présidente du Conseil central de Lanaudière – CSN Patricia Rivest, « l’entêtement de l’entreprise à diminuer les conditions de travail modestes de ses travailleurs témoigne d’une certaine incompréhension du monde du travail actuel où toutes les entreprises s’arrachent les travailleuses et travailleurs d’expérience ».