Le premier mandat de l’équipe du maire Rondeau fut marqué par plusieurs grandes réalisations, soulignons entre autres l’acquisition du presbytère victime des flammes d’un incendie en 2019, la réfection d’infrastructures routières sur 25 kilomètres bénéficiant de plus de sept millions de dollars en subventions, l’acquisition de l’immeuble qui servira de futur site pour la caserne pompier, le développement domiciliaire important, l’aménagement de la nouvelle mairie, l’offre de services alimentaires au centre culturel, l’accueil du Festitrad sur notre territoire, implantation d’une nouvelle plateforme pour le site Internet et d’un bulletin municipal appelé « L’Info-Matha », etc.
Malgré un mandat bien rempli et l’accomplissement de plusieurs réalisations en collaboration avec une excellente équipe, d’autres préoccupations ont eu raison de la décision du maire Rondeau de ne pas solliciter un nouveau mandat à l’automne prochain.
Or, le poste de maire oblige de relever de grands défis qui se complexifient avec le temps. L’exigence de connaissances techniques dans des domaines aussi diversifiés tels que le droit, la fiscalité, l’urbanisme, les relations de travail, la gestion des actifs, la gestion des matières résiduelles, les relations publiques, etc. La tâche est exigeante et peu rémunérée. À tout cela s’ajoute les marécages nauséabonds des réseaux sociaux où la démagogie règne et la critique populaire ne connaît point de limite. La difficulté de combler les postes municipaux dû à la pénurie d’employés ainsi que la difficulté d’obtenir des soumissions pour les différents contrats municipaux. Le rôle de la commission municipale dont les enquêtes concernant l’intégrité ou le respect des règles complexes de la déontologie d’un élu s’enclenche au moindre doute ou plainte formulée, parfois par un adversaire politique.
Les postes d’élus municipaux sont donc beaucoup moins attractifs. Il ne serait pas surprenant qu’aux élections municipales de l’automne prochain plusieurs postes ne soient pas comblés ou que plusieurs élus le soient par acclamation, ce qui est moins souhaitable dans une démarche démocratique.
Selon le maire Rondeau, de sérieuses refontes doivent être envisagées. Il serait entre autres souhaitable d’offrir de meilleures conditions aux élus municipaux ainsi que davantage de formations à des coûts abordables. De plus, la mise en place d’une structure et de processus facilitant la gestion des diverses plénières et assemblées, la revue des règles justifiant les nombreuses enquêtes de la Commission municipale ainsi que l’adoption d’une loi établissant les limites de l’expression sur les réseaux sociaux quant aux actions municipales incluant des conséquences aux internautes usant d’intimidation et de harcèlement seraient également souhaitables.
Pour le volet recrutement et rétention des employés municipaux, il serait requis d’offrir différents programmes professionnels à proximité visant à former les employés municipaux compétents et rendre plus attractif les postes de fonctionnaires disponibles au sein d’une municipalité. Pour ce
qui est de la gestion contractuelle, un assouplissement des règles relatives à la gestion des programmes subventionnés, dont notamment des échéanciers plus réalistes, permettrait d’attirer plus de soumissionnaires.
1108 municipalités à travers le Québec auront à passer le test démocratique à l’automne prochain. Une opération importante puisque ces gens dévoués, disponibles, presque bénévoles, représentent le premier contact que le citoyen a avec un gouvernement de proximité. Chaque dossier touche son milieu de vie, que ce soit un permis, un chemin, un service, etc. Le gouvernement doit valoriser de façon plus significative le rôle d’élu. Le maire Rondeau, pour sa part, se dit très satisfait de son expérience surtout au niveau humain où il se qualifie de chanceux et privilégié pour avoir eu l’opportunité de rencontrer des gens extraordinaires grâce à ce poste.