Un Clerc Saint-Viateur (CSV) octogénaire de Joliette vient d’avouer avoir commis un attentat à la pudeur sur une période de moins de trois ans au début des années 60.
Raoul Jomphe, 87 ans, a plaidé coupable à ce chef d’accusation cet après-midi (25 mai) au palais de justice de Joliette.
L’infraction a été commise entre le 30 août 1961 et le 31 mai 1964 à Pohégamook (Sully) au Témiscouata.
Selon le résumé des faits relaté par la poursuite, représentée par Me Mylène Brown, à la fin 2018, un appel au public a été lancé concernant un recours collectif pour des abus sexuels commis par des membres de la communauté des clercs Saint-Viateur.
La victime dans le présent dossier s’est alors manifestée. Une plainte criminelle a été, par la suite, déposée à la Sûreté du Québec. Les enquêteurs ont donc rencontré la victime, en juin 2019. Celui-ci a expliqué avoir été pensionnaire au Collège Notre-Dame-des-Champs à Sully, alors qu’il avait 11 ans.
Raoul Jomphe était le directeur spirituel de la victime. Selon les souvenirs de ce dernier, il rencontrait l’accusé environ une fois par mois dans la chambre du clerc. Il se retrouvait couché dans le lit du prêtre et ce dernier le rejoignait, et lui expliquait comment le masturber. Il ne peut pas estimer à combien de reprises les gestes sexuels ont eu lieu.
« Il y a eu environ entre 15 et 20 contacts intimes entre les deux personnes », a pour sa part expliqué l’avocat de M. Jomphe, Me Ulrich Gauthier.
La victime, un homme aujourd’hui âgé de plus de 70 ans, a livré un témoignage émotif devant le tribunal. De son côté, M. Jomphe a demandé pardon à celle-ci. « J’ai été profondément remué intérieurement à ce que j’ai entendu en cour. Il m’a fait voir des choses que j’avais pas vu », a mentionné l’accusé.
Le juge Bruno Leclerc, qui accepté le plaidoyer de culpabilité, a entériné la suggestion commune de la Couronne et de la Défense, en condamnant l’accusé à une peine de 18 mois avec sursis et une probation de 18 mois. C’est à la demande de la victime si l’accusé a évité une peine de prison ferme. Pour les neuf premiers mois de sa sentence, l’accusé sera assigné à son domicile en tout temps et devra respecter un couvre-feu pour les neuf autres mois.
« Cette sentence doit être faite sur mesure pour l’accusé tout en lançant un message clair aux autres personnes placées dans une situation comme celle-ci et qui pourraient être tenté de commettre des crimes de même nature », a expliqué le juge en rendant sa décision.
Un procès pour un autre CSV
Par ailleurs, un autre CSV qui fait face à des accusations de nature sexuelle pourrait subir un procès, dans plusieurs mois.
Claude Gariépy, 74 ans, fait face à face à huit chefs notamment de attentat à la pudeur, grossière indécence, contact sexuel et incitation à des contacts sexuels. Ces infractions auraient été commises sur deux périodes différentes, entre le 30 août 1979 et le 24 juin 1982 à Rawdon et entre le 1er juin 1990 et le 30 novembre 1990 à Saint-Alphonse-Rodriguez.
La Défense a l’intention de déposer une requête en séparation des chefs d‘accusation. Celle-ci sera débattue le 25 septembre prochain. Selon la décision du tribunal, un ou des dates de procès seront fixées par la suite.