C’est ce matin (13 mai), au palais de justice de Trois-Rivières, qu’a débuté l’enquête du coroner concernant le décès de Joyce Echaquan.
« En fait, je n’ai qu’une seule certitude quant à cette enquête qui débute : je suis intimement convaincue que nous devons apprendre à vivre ensemble et à accueillir les différences comme une richesse collective », a indiqué la coroner qui présidera cette enquête, la Dr Gehane Kamel, dans sa déclaration d’ouverture. Elle sera accompagnée du coroner et médecin Jacques Ramsay, qui agira à titre d’assesseur, tout particulièrement pour les aspects médicaux de l’enquête.
Un total de 13 jours sont prévus pour faire entendre une cinquantaine de témoins, jusqu’au 2 juin prochain. Il y en aura 43 pour la preuve factuelle ainsi que neuf pour le volet recommandations.
On entendra notamment le conjoint de la défunte, des infirmières, l’ancien PDG du CISSS de Lanaudière, Daniel Castonguay et l’actuelle PDG du CISSS, Maryse Poupart.
Me Kamel sera également appuyée par deux procureurs, Me Dave Kimpton et Me Julie Roberge.
Rappelons que l’objectif d’une enquête publique de coroner n’est pas de déterminer la responsabilité criminelle ou civile d’une personne, mais plutôt de faire la lumière sur les causes et les circonstances entourant le décès et de formuler, s’il y a lieu, des recommandations visant à protéger la vie humaine.
Le premier témoin entendu a été le sergent-enquêteur Martin Pichette de la Division des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ. Il a expliqué que son équipe avait rencontré 36 personnes durant son investigation, dont certaines à quelques reprises.
Le policier a indiqué qu’au terme de son enquête, aucun élément criminel n’a eu lieu et aucun dossier n’a été soumis au Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales en vue de déposer des accusations.
Rappel des faits
Joyce Echaquan est décédée dans des circonstances troublantes, le 28 septembre dernier, au CHDL. Elle avait été admise à ce centre hospitalier quelques jours auparavant souffrant de douleurs à l’estomac
Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, on voit Mme Echaquan demander de l’aide en langage attikamek en plus d’affirmer avoir reçu trop de médicaments.
On voit aussi dans cette vidéo que deux membres du personnel de l’hôpital auraient tenu des propos discriminatoires, évoquant une rare violence.
«Esti d’épaisse de tabarnouche… C’est mieux mort ça. As-tu fini de niaiser… câlisse? T’es épaisse en câlisse», murmuraient deux membres du personnel de l’hôpital de Joliette.
«T’as fait des mauvais choix ma belle. Qu’est-ce qui penseraient tes enfants de te voir comme ça? Pense à eux autres un peu… C’est meilleur pour fourrer qu’autre chose, pis on paie pour ça. Qui tu penses qui paie pour ça?»