Négociations avec les enseignants – Une grève légale trop dérangeante pour la partie patronale

Photo courtoisie

C’est avec stupéfaction que le Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ) a pris connaissance hier de la contestation des centres de services scolaires et des commissions scolaires visés par la grève annoncée pour la matinée du 14 avril, jusqu’à 9 h 30.

En effet, ces derniers se sont adressés à la Cour supérieure pour demander une injonction interlocutoire et permanente dans le but d’empêcher l’exercice légitime de ce moyen de pression encore jamais utilisé en éducation. Selon les prétentions de la partie patronale, le dérangement administratif provoqué par les grèves de courte durée serait abusif.

Pour le SEL-CSQ, il s’agit clairement d’une tentative de brimer le droit fondamental des enseignantes et enseignants de faire la grève, un droit, rappelons-le, protégé par les chartes. La partie patronale ne conteste d’ailleurs pas la légalité de cette forme de grève, mais dénonce les répercussions administratives importantes qu’elle entraîne. Cette grève innovante a été mise de l’avant en ayant comme objectif de faire pression sur l’employeur, tout en minimisant l’impact sur les services éducatifs aux élèves.

« À l’évidence, notre stratégie dérange. Clairement, les employeurs auraient préféré que les élèves soient privés d’une journée complète de classe, plutôt que de se voir forcés de réorganiser leurs services le temps de la grève. C’est un choix qu’ils refusent d’assumer parce qu’ils veulent nous donner le mauvais rôle. C’est odieux ! Cela démontre une fois de plus que la partie patronale préfère se battre contre les moyens de pression des enseignants plutôt que de se battre à leurs côtés pour améliorer notre système scolaire. Nous prendrons tous les moyens à notre disposition pour faire respecter nos droits », a fait savoir François Breault, président du SEL-CSQ.

Les organisations syndicales rappellent qu’entre porter un chandail et faire la grève de façon « traditionnelle », tous les moyens de pression qu’elles ont mis en œuvre au cours des dernières négociations ont été contestés. On peut notamment penser à la prolongation des récréations ou à la retenue des bulletins et de la première communication aux parents. Plus récemment, des profs ont même subi des coupures de traitement alors qu’ils effectuaient du travail de nature personnelle lors de journées pédagogiques.

« Ce mépris de nos droits par la partie patronale a assez duré. Cette nouvelle contestation, loin de nous ralentir, constitue une source de mobilisation. Après avoir tout tenté pour nous faire entendre sans trop bouleverser le quotidien des élèves, on comprend que nos employeurs souhaiteraient nous voir exercer le seul moyen de pression qu’ils ne contestent pas, c’est-à-dire la grève pour des journées complètes. Mais nous entendons nous battre pour défendre nos droits que l’on tente encore une fois de bafouer. Ça fera ! »,

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