Alexan Moar, cet individu qui s’est reconnu coupable de négligence criminelle causant la mort, à la suite du décès d’André Binette, en mars 2017 à Joliette, a été de nouveau envoyé en thérapie.
Lors d’une audience qui s’est déroulée devant le juge Claude Lachapelle, en matinée, le 3 avril, la Couronne, représentée par Me Marc-André Ledoux, a imposé de nouvelles conditions de remise en liberté.
Ce dernier devra suivre une thérapie fermée dans un centre de désintoxication de la région de Sherbrooke. Il devra aussi rencontré son médecin psychiatre.
Rappelons que l’homme de 31 ans, de la Manawan avait plaidé coupable le 18 janvier dernier devant le juge Lachapelle. Il avait été alors remis en liberté à la condition de suivre une thérapie à la Maison Carignan de Trois-Rivières.
Le 5 février dernier, au moment du dénombrement de fin de journée, Alexan Moar ne s’y trouvait plus à cet endroit. Il a été arrêté quelques heures plus tard dans le centre-ville de Trois-Rivières alors qu’il était sous l’effet de l’alcool. Pour cet événement, il a reconnu sa culpabilité, le 3 avril, à deux chefs de bris de condition.
Le dossier reviendra en cour le 10 juin prochain, alors qu’on fera le point sur la thérapie de l’accusé. Les plaidoiries sur la peine concernant l’accusation de négligence criminelle auront lieu aussi à cette date.
Initialement accusé d’homicide involontaire
Rappelons qu’Alexan Moar était initialement accusé d’homicide involontaire mais après de longues discussions, entre la Couronne et la Défense, l’accusé avait enregistré un plaidoyer de culpabilité à une accusation réduite. Décès d’André Binette : Alexan Moar plaide coupable à une accusation réduite
Selon le résumé des faits, présenté devant le tribunal en janvier dernier, l’accusé et la victime se trouvaient dans un logement du boulevard Sainte-Anne dans la nuit du 28 février au 1er mars 2017.
Les deux personnes étaient intoxiquées cette nuit-là. Alexan Moar était sous l’effet de l’alcool et des « speeds » et n’avait pas dormi depuis plus de 24 heures. De son côté, André Binette avait consommé, en plus d’un médicament antipsychotique, des « speeds » et probablement de la cocaïne.
La nuit du drame, M. Binette avait demandé à M. Moar de lui remettre une somme d’argent en remboursement à une dette de drogue. Comme l’accusé refusait de donner de l’argent, la victime a tenté de lui arracher une boucle d’oreille pour récupérer son argent. C’est alors que l’accusé a frappé avec force de son poing au visage de la victime, sans que cette dernière ne réplique, puis l’a poussée vigoureusement. M. Binette est tombée au sol sans jamais se relever.
Alexan Moar a pris la fuite et est repassé dans le logement dans les heures suivantes sans se préoccuper d’aucune façon de la victime qui agonisait au sol à ses côtés. À ce moment, l’accusé a omis de demander des secours même s’il avait la connaissance que la victime avait reçu un coup de poing et avait été violemment poussée.
Ce n’est que le 2 mars 2017, à 10h30 du matin, que les policiers de la SQ se sont rendus sur place après avoir reçu un appel pour un corps inanimé dans un logement. La victime gisait au sol avec une blessure à la tête. André Binette est donc resté dans cette position durant plus de 24 heures sans que personne ne lui prête assistance.
Selon le rapport du pathologiste, le Dr Yann Dazé, la cause du décès est attribuable à un traumatique contondant à la tête résultant de la chute au sol de la victime. Ainsi, la mort de M. Binette est le résultat du coup de poing, de la chute au sol et du manque des soins.
Selon le témoignage du Dr Daze, lors de l’enquête préliminaire d’Alexan Moar, le 27 mars 2018, il aurait été possible de sauver la vie de la victime si des soins lui avaient été prodigués en temps voulu.
M. Moar a asséné un coup de poing avec une force manifestement démesurée et l’a poussé vigoureusement au sol alors que ce n’était pas nécessaire. De plus, l’accusé a fait preuve d’insouciance déréglée et téméraire à l’égard de la vie de M. Binette.