Dans la foulée de l’affaire Michel Cadotte, le Réseau FADOQ et FADOQ – Région Lanaudière affirment qu’un proche aidant ne devrait jamais risquer un congédiement en raison de son absentéisme au travail parce qu’il prend en charge un membre de sa famille.
Afin de permettre à un proche aidant de veiller à ses responsabilités sans mettre en péril ses finances personnelles, le Réseau FADOQ recommande, dans un mémoire présenté au gouvernement caquiste,d’élaborer un programme du même type que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).
L’idée est de permettre aux proches aidants une meilleure conciliation entre les obligations familiales et professionnelles, comme l’offre présentement le RQAP aux nouveaux parents.
« Il s’agit d’une demande importante, mais plusieurs avenues sont envisagées, explique le président du Réseau FADOQ, Maurice Dupont. Il y a plein de possibilités en ce qui a trait au financement de ce programme. Ça pourrait être un volet du RQAP. Le financement de ce programme pourrait aussi être fait sur la base de cotisations volontaires des employés y adhérant. »
Présentement, la Loi sur les normes du travail permet à une personne de s’absenter de son emploi durant 16 semaines par année, sans salaire, si sa présence est requise auprès d’un proche. Si un certificat médical atteste que la maladie de la personne est grave, le proche aidant peut s’absenter jusqu’à 27 semaines. Le Réseau FADOQ demande qu’un proche aidant puisse s’absenter jusqu’à 52 semaines avec maintien du lien d’emploi.
« Il est inconcevable qu’une personne qui comble le manque de ressources du système public perde son emploi parce qu’elle prend soin d’un membre de sa famille dans le besoin », martèle M. Dupont.
Un tel programme ferait en sorte de rehausser le nombre de journées d’absence pour soutenir un proche. Le Réseau FADOQ demande aux employeurs d’offrir une plus grande flexibilité aux proches aidants qui travaillent au sein de leurs entreprises.
Pour l’instant, le Regroupement des aidants naturels du Québec estime que seulement 30 % des employeurs savent qui est un proche aidant parmi leurs employés. Il doit y avoir une meilleure sensibilisation.
Proches aidants : une réalité de plus en plus répandue
Les proches aidants deviendront de plus en plus nombreux au cours des prochaines années, en raison du vieillissement de la population.
Pour l’instant, cette réalité touche déjà 24 % de la population québécoise. Le Réseau FADOQ intervient publiquement pour demander au gouvernement du Québec de pousser plus loin la réflexion sur les difficultés quotidiennes que vivent les proches aidants. Des gestes concrets doivent être posés rapidement.
Le Réseau FADOQ rappelle l’urgence d’agir dans l’élaboration d’une définition légale du proche aidant. Cette définition ne doit pas être qu’en surface, elle doit permettre une reconnaissance du statut du proche aidant et s’accompagner de certains droits, tels que l’accès au dossier médical de la personne aidée.