Près de deux cents personnes se sont réunies aujourd’hui au bureau du premier ministre à Montréal dans le cadre de la deuxième journée de grève des travailleuses et travailleurs de la Société des alcools (SAQ). Les manifestantes et manifestants se sont ainsi joints à un mouvement d’actions qui se déroulent à travers le Québec afin d’exercer une pression sur le gouvernement pour un déblocage rapide de leur négociation.
« La SAQ s’en prend aux fondements mêmes de la convention collective en voulant diminuer le nombre de postes réguliers et la protection qui permet aux plus anciens employé-es réguliers d’avoir des horaires de qualité, a dénoncé la présidente du SEMB-SAQ, Katia Lelièvre. De telles mesures vont contribuer à augmenter la précarité, déjà très présente dans nos rangs : les temps partiels devront attendre encore plus longtemps pour décrocher des postes réguliers. Quant aux employé-es qui accèdent finalement à ces postes, ils devront se résigner à travailler encore les soirs et la fin de semaine. Nous avons signifié à l’employeur que nous sommes prêts à faire un bout de chemin sur certaines questions relatives à cette négociation, mais il doit laisser tomber ces demandes de recul inacceptables », a-t-elle ajouté.
Rappelons que 70 % des salarié-es de la SAQ sont à temps partiel et qu’une moyenne de douze ans est nécessaire pour obtenir un poste régulier. Sur ces employé-es à temps partiel, entre 700 et 800 travaillent entre 0 et 10 heures par semaine durant certaines périodes de l’année. « La SAQ préfère gérer du temps partiel à la petite semaine plutôt que de stabiliser des personnes dans des postes réguliers, déplore la présidente de la Fédération des employées et employé-es de services FEESP-CSN, Nathalie Arguin. Cette pratique encourage les employé-es à démissionner après avoir reçu leur formation, faute d’heures de travail, ou à devoir se trouver un ou deux autres emplois pour arriver. Ça devient un véritable casse-tête pour ces gens-là. »
« Les libéraux veulent faire du millage en campagne électorale sur la question de la conciliation famille-travail-études. S’ils veulent être un tant soit peu crédibles, qu’ils commencent par dégager les mandats qui permettront de dénouer l’impasse à la satisfaction des deux parties. Les travailleuses et travailleurs de la SAQ de Lanaudière et de partout au Québec sont très dévoués à leur travail : ils savent répondre aux clients et contribuent à donner le meilleur service qui soit. Ils sont en droit de demander plus de stabilité en emploi, et le Conseil central de Lanaudière CSN les soutiendra jusqu’au bout dans cette lutte légitime », déclare Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière‑CSN.
Rappel
En juin dernier, après 16 mois de négociation, les 5500 membres du SEMB-SAQ avaient voté à 91 % pour un mandat de six jours de grève. Jusqu’à maintenant, les parties ont tenu plus d’une cinquantaine de séances de négociation.