Un résident de L’Assomption, coupable d’avoir déchargé son arme à feu dans l’intention de blesser un ami, a pris le chemin du pénitencier, le 6 décembre.
Le juge Jean Roy a entériné la suggestion commune faite dans le dossier de Pierre Steeve Levesque, 51 ans, et l’a condamné à une peine de 66 mois de prison, au palais de justice de Joliette. Le magistrat a cependant retranché 852 jours de détention préventive. Calculé à 1,5, jour, cela signifie qu’il reste à l’accusé deux ans moins à jour à purger.
Outre le chef d’avoir déchargé un arme à feu, Pierre Steeve Levesque avait aussi plaidé coupable, le 14 décembre 2021, à trois accusations de possession d’arme à feu sans être titulaire d’un permis qui l’y autorise, menace de mort et d’avoir occupé un véhicule automobile sachant que se trouvait une arme à feu sans restriction. Le chef de tentative de meurtre avec une arme à feu avait cependant été retiré lors du plaidoyer.
À sa sortie de prison, Pierre Steeve Levesque devra respecter une ordonnance de probation de trois ans, dont deux avec suivi.
Rappel des faits
Les faits se sont déroulés le 2 août 2020 à Saint-Charles-Borromée. Ce jour-là, un conflit avait éclaté entre Pierre Steeve Levesque et la victime, Martin Dumont.
Deux semaines plus tôt, M. Dumont avait demandé à l’accusé de venir l’aider à récupérer des troncs d’arbre sur une propriété du Chemin Benny. Cependant, la chicane a éclaté plusieurs jours plus tard, mettant fin à la bonne entente entre les deux hommes.
Le jour des événements, M. Lévesque avait souligné à la victime qu’elle avait des plaques rouges sur son corps. Quelques minutes après avoir dit ça, l’accusé s’est rendu à sa voiture et, alors que la victime était accroupi près d’une remorque, M Lévesque a tiré une quinzaine de coups de feu avec un fusil à plomb de calibre .12.
La victime se serait alors approchée du suspect et aurait pris l’arme, avant de le frapper au visage. Il aurait enlevé les cartouches de l’arme avant de la déposer plus loin sur le terrain pour que l’accusé puisse la récupérer.
Le beau-père de la victime aurait été témoin de l’événement. Celui-ci et la victime ont alors décidé de quitter les lieux. M. Lévesque aurait pris une autre arme à feu dans son coffre d’auto et l’aurait braqué sur les deux autres hommes sans tirer car elle n’était pas chargée.
Après avoir quitté le terrain, la victime a communiqué avec M. Lévesque afin que dernier puisse s’expliquer. Ce dernier a alors répondu qu’il allait le tuer s’il le revoyait ou s’il enregistrait la conversation téléphonique.
Il a fallu attendre quelques jours avant que la victime ne porte plainte à la police soit le 5 août 2020. Le lendemain, l’homme s’est rendu dans un centre hospitalier alors qu’une quinzaine de trous dans son dos ont été découverts. Pierre Steve Lévesque a été arrêté la même journée à sa roulotte.
Le suspect a alors fait une déclaration incriminante aux policiers dans laquelle il a admis l’ensemble des faits. Il gardait chez lui trois armes à feu. Il a indiqué aux policiers avoir brisé le dos de la victime afin que celle-ci souffre. Il aurait voulu tirer une deuxième fois, car il ne souffrait pas assez, selon M. Lévesque. L’objectif n’était de le tuer, mais bien de le faire souffrir. Il garde des armes chez lui, dont une toujours chargée, pour se défendre des gens qui ne sont pas d’accord avec lui ou qui lui voudrait du mal.
Pierre Steve Lévesque avait déclaré qu’il était conscient de son geste, mais que ce n’était pas grave. Il aurait voulu qu’il demeure handicapé. L’accusé se décrit comme étant impulsif et extrémiste.
Lors d’une perquisition réalisée dans la roulotte et le véhicule de l’accusé, en plus des armes, les policiers avaient retrouvé plus de 90 munitions.