Fédération des femmes du Québec (FFQ), sous la présidence de Françoise David, trois contingents de marcheuses se mettaient en route vers Québec: de Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup. Le 4 juin 1995, les 850 marcheuses ont été accueillies par une foule de 15 000 personnes.
Par neuf revendications, la marche réclamait des infrastructures sociales, une loi sur l’équité salariale et la perception automatique des pensions alimentaires, d’élargir l’application des normes du travail, d’augmenter le salaire minimum, de créer des logements sociaux, d’améliorer l’accès à la formation générale et professionnelle, de rendre rétroactive la loi sur la réduction du parrainage pour les femmes immigrantes parrainées par leur mari et venir en aide à celles qui sont victimes de violence conjugale et familiale, de geler les frais de scolarité et augmenter les bourses.
Tous les groupes de femmes de toutes les régions du Québec ont été mis à contribution pour réaliser cette belle aventure. Dans Lanaudière, le mouvement des femmes a organisé l’accueil (repas, hébergement, animation) d’un contingent de marcheuses de passage pour trois jours dans la région. Monologues, chansons, panel, danse et sketchs étaient au rendez-vous pour se donner la main, pour changer les choses, pour du pain et des roses.
Les gains de la marche de 1995 ont souvent été liés aux réponses du gouvernement à ces revendications, mais avec le recul nous pouvons constater l’importance qu’elle continue d’avoir, tant au niveau individuel que collectif. D’ailleurs, « la marche « Du pain et des roses » a non seulement permis au mouvement féministe de porter collectivement des revendications importantes, mais elle a permis la naissance de la «Marche mondiale des femmes » en 2000.