Le ministre de la Justice et procureur général du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, et le ministre responsable des Affaires autochtones, M. Ian Lafrenière, annoncent aujourd’hui un investissement de 19,2 millions de dollars, en vue de mettre en œuvre des mesures concrètes visant à accroître l’accompagnement des Autochtones en matière de justice.
Le gouvernement du Québec souhaite mettre de l’avant des initiatives importantes pour mieux accompagner les Autochtones dans le système de justice québécois. Il vise ainsi à répondre aux appels à l’action des deux commissions d’enquête qui ont été actives au Québec de 2016 à 2018, soit la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec : écoute, réconciliation et progrès (CERP) et l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), ainsi que du rapport du Groupe d’action contre le racisme
Cet investissement permet la mise en œuvre des trois importantes mesures suivantes.
1) L’embauche d’intervenantes et d’intervenants autochtones additionnels responsables d’offrir des services d’aide aux victimes d’actes criminels (7,7 M$) :
Ces derniers seront déployés dans le Réseau des CAVAC ainsi que dans les organismes autochtones qui ont implanté des services d’aide aux victimes ou qui souhaitent le faire.
2) Le déploiement accru des services de conseillères et conseillers parajudiciaires aux Autochtones (6 M$) :
Ajustement de la rémunération des conseillères et conseillers parajudiciaires déjà en emploi (1 M$) ;
Augmentation du financement lié au fonctionnement des organismes autochtones responsables d’offrir les services des conseillères et conseillers parajudiciaires (2,5 M$) ;
Embauche de nouveaux conseillers et conseillères parajudiciaires issus du milieu pour les Premières Nations et les Inuits (2,5 M$).
3) L’amélioration et le déploiement des services d’interprètes en langues autochtones (5,5 M$) :
Élaboration d’ententes avec des organisations autochtones pour la formation, l’accréditation et l’embauche d’interprètes en langues autochtones dans le contexte d’activités liées à la justice.
« L’amélioration des services offerts aux Premières Nations et aux Inuits en matière de justice constitue une priorité pour le gouvernement du Québec. Afin de répondre aux enjeux soulevés par les commissaires des deux commissions d’enquête, nous avons choisi de mettre en œuvre et de soutenir des mesures qui sont entièrement destinées aux Autochtones et dans lesquelles ils font partie intégrante de la solution. Ces mesures contribuent à améliorer l’accès des communautés autochtones à des services juridiques adaptés à leurs besoins et spécificités culturelles », a déclaré, par voie de communiqué, le 5 mars, M. Jolin-Barrette.
« Les mesures concrètes annoncées aujourd’hui donnent une place plus grande à la participation des Premières Nations et des Inuits dans l’administration de la justice. De plus, elles renforcent l’autonomie des organisations et des nations autochtones, notamment en accroissant leur capacité d’offrir des services adaptés qu’elles se seront appropriés. Cela démontre aussi la volonté du gouvernement d’apporter les correctifs nécessaires. J’ai espoir que ces mesures contribueront à réduire les iniquités entre les communautés et entre les nations au regard de la justice », a indiqué M. Lafrenière.
« À titre de nouveau ministre responsable de la Lutte contre le racisme, je suis heureux qu’une première action du rapport du Groupe d’action contre le racisme soit entreprise. En collaboration avec mes collègues, nous assurerons la mise en œuvre d’une série d’actions prioritaires visant à enrayer le racisme et contribuant à la lutte légitime qu’on doit mener pour plus d’inclusion, de droit, de justice et de dignité. L’annonce d’aujourd’hui s’inscrit en ce sens et permet de mieux répondre aux réalités que vivent les communautés autochtones », a précisé
Benoit Charrette, ministre responsable de la Lutte contre le racisme.
« L’octroi d’un financement majoré et récurrent contribuera à offrir des services ciblés de conseillères et conseillers parajudiciaires autochtones à un plus grand nombre de communautés, en vue de bien répondre aux nombreux besoins de ces dernières. Les interventions sur mesure permettent d’améliorer l’accès à la justice pour une clientèle issue de communautés des Premières Nations et des Inuits qui,1 encore aujourd’hui, est surreprésentée dans le système de justice pénale », a mentionné Marcelle Thibodeau, directrice générale des Services parajudiciaires autochtones du Québec (SPAQ).
« J’aimerais souligner l’initiative du gouvernement du Québec qui, par le soutien octroyé aux services de traduction et d’interprétation pour les activités reliées à la justice, reconnaît l’importance de notre langue. Pour les personnes judiciarisées, cette mesure améliorera grandement l’accessibilité à des services auxquels elles ont droit et, par le fait même, elle accroîtra leur compréhension d’un système complexe », a conclu Pita Aatami, président de Makivik.