« La ministre doit arriver avec du concret » à Saint-Hyacinthe, selon les députés Simon-Pierre Savard-Tremblay et Yves Perron

Photo courtoisie

Le député de Saint-Hyacinthe—Bagot et porte-parole en commerce international, Simon-Pierre Savard-Tremblay, et le député de Berthier-Maskinongé et porte-parole en agriculture, agroalimentaire et gestion de l’offre, Yves Perron, ont profité de leur visite à l’Exposition agricole de Saint-Hyacinthe pour dresser le bilan des actions libérales en agriculture.

Plusieurs dossiers sont toujours en suspens, et les élus s’attendent à ce que la ministre de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, profite de son passage dans la circonscription pour proposer des solutions concrètes.

Simon-Pierre Savard-Tremblay rappelle entre autres que de nouvelles concessions ont été accordées dans l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, et que pour cet accord, aucune entente de compensations n’a encore été conclue avec les producteurs sous gestions de l’offre et les transformateurs. « N’eût été des pressions répétées du Bloc Québécois, les compensations pour l’accord avec l’Europe et le Partenariat transpacifique ne seraient pas versées non plus. Ce gouvernement a la mauvaise habitude de faire des promesses qu’il laisse traîner, ce qui lui permet de les réutiliser en promesses électorales. Nos producteurs méritent mieux », lance-t-il.

Il rappelle aussi que le gouvernement libéral a délibérément retardé le traitement du projet de loi C-216 visant à protéger la gestion de l’offre de toute nouvelle brèche afin d’en empêcher l’adoption avant le déclenchement des élections prévues au mois d’août. « Il est quand même ironique qu’un gouvernement minoritaire, malgré un appui factice lors des votes en Chambre, refuse de respecter la volonté des élus en étirant les délais afin de pouvoir tout effacer au déclenchement des élections, dénonce M. Savard-Tremblay. C’est une démonstration supplémentaire de l’incohérence des troupes de Justin Trudeau, ainsi que leur manque de volonté à véritablement soutenir nos entrepreneurs et entrepreneures agricoles. »

De son côté, Yves Perron insiste pour qu’on n’oublie pas la dernière tentative libérale de retarder la mise en œuvre de la loi C-208, rendant plus équitable le transfert des entreprises familiales. Avant l’adoption de la loi, le transfert d’une entreprise à un membre de la famille était traité comme un dividende et non comme un gain en capital, contrairement à la vente à un tiers. Le propriétaire n’avait donc pas droit à l’exonération cumulative des gains en capital s’il vendait son entreprise à ses enfants. « Le monde agricole réclame depuis longtemps que les élus règlent cette injustice qui mettait en péril la relève agricole et le modèle québécois d’occupation du territoire. N’eût été des pressions exercées par l’opposition, le gouvernement libéral avait l’intention de remettre son application en janvier 2022 et il a toujours l’intention d’y apporter des modifications. On va les surveiller de près pour préserver ce gain important pour le monde agricole et toutes les entreprises du Québec. »

Le porte-parole en agriculture, agroalimentaire et gestion de l’offre insiste aussi sur le faible soutien offert au monde agricole et agroalimentaire tout au long de la crise de la COVID, en particulier en regard des travailleurs étrangers temporaires pour lesquels le fédéral a largué ses responsabilités sur le dos des producteurs. « Non seulement le fédéral n’a pas pris ses responsabilités en assumant la gestion des quarantaines des travailleurs étrangers, mais il ne respecte pas son engagement de soutenir adéquatement les producteurs pour les coûts financiers que cela amène, affirme M. Perron. On avait promis 1500$ par travailleur étranger tant et aussi longtemps que les quarantaines seraient obligatoires! Déjà que ce montant n’était pas toujours suffisant, particulièrement pour les gens des régions, on vient de le réduire de moitié en juin dernier. J’ai interpellé le gouvernement à plusieurs reprises à ce sujet et on nous a répondu par une fin de non-recevoir. »

Les deux élus dénoncent aussi les tentatives du gouvernement canadien d’augmenter la tolérance sur la quantité de glyphosate, de fongicide et d’insecticide qu’on retrouve sur les aliments consommés par la population. « D’abord avec le glyphosate sur les haricots et les pois, puis les insecticides et fongicides sur les bleuets et les framboises, tout ça en plein mois de juillet en espérant que ça passe sous le radar. La population n’en veut pas, les producteurs n’en veulent pas! C’est un déni environnemental qui va à l’encontre des nouvelles pratiques respectueuses de nos milieux naturels », selon M. Savard-Tremblay.

C’est un non-sens total, alors que tous s’entendent pour réduire l’utilisation de ces produits au minimum et chercher des méthodes alternatives, Ottawa s’en va en sens complètement contraire! Il faut plutôt financer adéquatement la recherche, soutenir nos producteurs et prévoir la transition. Graduellement, avec le principe de précaution, mais il faut le faire, ajoute Yves Perron. Une augmentation des seuils de tolérance laisse tout le monde perplexe. Est-ce que le fédéral veut permettre l’entrée massive de produits de l’étranger ne respectant pas nos normes? On va lutter contre ça. »

En conclusion, les deux élus invitent la ministre Bibeau, qui visitera elle aussi l’exposition, à profiter de l’occasion pour rassurer les producteurs, en particulier sur les intentions gouvernementales de modifier la loi sur les transferts d’entreprises familiales. « On veut le respect de nos producteurs. Elle doit garantir aux producteurs que l’esprit de C-208 sera respecté », précise Yves Perron. « La négligence libérale dans ces dossiers ne lui permet certainement pas de pavoiser ici devant nos agricultrices et agriculteurs la tête haute sans des réponses concrètes à ces inquiétudes », ajoute son collègue.